Je voyage depuis la nuit des temps, moi aussi....
Une vie itinérante est à la base de toutes mes créations.
Dans « Ibou a Faim», je parle de mon enfance de façon très directe. Les joies folles et les peines réelles d'être toujours en mouvement, ces deux choses ont sculpté mon enfance, et ont guidé l'écriture de l'histoire d'Ibou.
Dans chaque nouvel endroit, Il y a une hostilité potentielle. L'inconfort nous guette, et la peur nous menace...
Et peut-être parallèlement, les couleurs sont plus vives, les saveurs sont plus fortes, et notre curiosité s'aiguise au point où notre regard se transforme, et tout devient brillant comme un diamant...
Comme le regard du clown.
Je parle du corps, qui s'impose, en voyage, de façon urgente. Nos besoins primaires régissent nos mouvements, notre rythme, nos arrêts. Ca nous rend humble, et ça nous donne un bon sens de l'humour...
Et qu'est ce qui nous fait avancer ? La question reste ouverte car elle concerne chacun...
Pour Ibou, j'ai placé la mer (sa mer) au centre de son monde, ou plutôt, au bout de sa route. Un jeu de mots doux, suggérant que nous sommes quasiment tous à la recherche de quelqu'un qui nous tient, et en même temps, de liberté, d'espace.